D'habitude modéré, Dominique Bussereau est sorti de sa réserve pour tacler...son parti. Et d'abord son chef. Dans un entretien au Figaro vendredi, l'ex-secrétaire d'Etat aux transports estime qu'en dépit de "toutes (ses) qualités intrinsèques pour être un bon chef de parti", le secrétaire général de l'UMP "doit davantage songer à 2012 et un peu moins à 2017". "Il ne faut pas donner l'impression que certains travaillent au coup d'après", estime le président UMP du Conseil général de Charente-Maritime et député. "Il faut maintenant que François Baroin fasse ses preuves et démontre qu'il est un poids lourd de la majorité. A l'Assemblée, Christian Jacob a intérêt à prendre une certaine autonomie en tant que président du groupe UMP. Il doit donner le sentiment qu'il n'est pas collé à la position de tel ou tel", détaille Dominique Bussereau. "Le langage de l'UMP, en particulier celui de Jean-François Copé, est trop libéral et trop conflictuel", déclare Dominique Bussereau.
Dans son viseur également, le collectif de la quarantaine des députés de la Droite populaire: "La Droite populaire, qui a toute sa place dans notre famille politique, devait-elle se caricaturer en organisant un apéritif saucisson vin rouge, rappelant les tristes opérations de communication de l'extrême droite? Je ne le crois pas", a-t-il regretté dans une allusion au pot de fin de session parlementaire organisé en juillet par ces députés. "Les positions trop libérales et caricaturales heurtent une partie de notre électorat. Elles ne nous permettront pas de remporter les élections. Ce n'est pas un hasard si Jean-Louis Borloo a pris ses distances vis-à-vis de l'UMP", a poursuivi le rival de Ségolène Royal en Poitou-Charentes. Il juge cependant que la candidature de l'ancien ministre de l'Ecologie "n'est pas utile", "face à François Bayrou et à Hervé Morin". "Regrettable, inutile et contre-productif" La garde rapprochée de Jean-François Copé n'a pas tardé à réagir. "M. Bussereau avait beaucoup de lieux et d'instances pour évoquer ses états d'âmes... il a choisi la presse... c'est regrettable, inutile et contre-productif", a estimé la députée de Meurthe-et-Moselle Valérie Rosso-Debord dans un communiqué. "Quand on a des convictions à défendre ou des propositions à faire, on a toute la possibilité chez nous à l'UMP de le faire au grand jour devant sa famille politique... sauf à vouloir sombrer dans l'attaque de personne qui ne mène à rien", a-t-elle ajouté.
Selon elle, "en quelques mois Jean-François Copé a remis en marche l'UMP, il a remobilisé les militants, regagné des adhérents, permis à toutes les sensibilités qui sont à l'UMP de s'exprimer". Même sentiment du côté de la Droite populaire. Interrogé sur France Inter sur les propos de Dominique Bussereau, le député UMP des Alpes-Maritimes Lionnel Luca a renchéri : "on est vraiment en pleine perversion mentale, il vaut mieux adhérer directement à la gauche, ou au parti radical, c'est pas la peine de rester dans l'UMP !". Selon la figure de proue du collectif Droite Populaire, "il y a mieux à faire que de se chercher des poux dans la tête entre soi".
http://lci.tf1.fr/politique/bussereau-cope-devrait-songer-a-2012-et-un-peu-moins-a-2017-6649272.html
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