vendredi 23 septembre 2011

Le Sénat va-t-il passer à gauche ?

A droite, le sentiment va de très prudemment optimiste à franchement inquiet. Même si depuis quelques jours, le président UMP du Sénat Gérard Larcher affirme que son camp devrait garder la main sur la Haute assemblée, peu nombreux sont en réalité les dirigeants de la majorité qui vont passer un dimanche l'esprit tranquille. En effet, le 25 septembre, ce sont 170 sièges de sénateurs sur 348 qui sont mis en jeu et le résultat aura bien sûr une résonnance particulière à sept mois de la présidentielle. 71.890 grands électeurs participeront au scrutin : des délégués des conseils municipaux, qui représentent à eux seuls 95% du collège électoral, des députés, des conseillers régionaux et des conseillers généraux
Lors du précédent scrutin en 2008, la gauche avait créé la surprise, en remportant 23 sièges alors qu'un tiers du Sénat était renouvelable. Cette victoire avait été analysée comme le résultat de l'évolution sociologique des élus locaux, à l'issue des municipales de 2007 qui avaient vu une progression de la gauche. Jean-Pierre Bel, le patron des sénateurs PS, compte de nouveau sur cette dynamique. "Pour construire une nouvelle majorité, il nous faudrait un solde positif d'une vingtaine de sièges supplémentaires", un objectif qui lui semble réalisable. Mais d'ores et déjà, souligne-t-il, "une progression du nombre de sénateurs de l'opposition serait une victoire, même sans remporter la majorité".
A quelques dizaines de voix près...
Pour Gérard Larcher, le président UMP sortant du Sénat, un coup de tonnerre politique avec une victoire de la gauche n'est pas certain du tout. "C'est un résultat qui se jouera dans quelques départements à quelques dizaines de voix près", souligne-t-il. Mais "la majorité sénatoriale est plus large que la majorité présidentielle". Il prévoit des gains de sièges dans le Loiret, la Manche, le Morbihan, l'Indre-et-Loire, par exemple, tout en reconnaissant que la multiplication des listes, en particulier en Ile-de-France peut "affaiblir" le résultat de la droite. A gauche, mais surtout à droite, la difficulté sera en effet de rassembler les voix de son camp, pour éviter la dispersion que peut entraîner les dissidences. "Le scrutin proportionnel en vigueur dans les départements de plus de trois sénateurs nécessite que l'on se rassemble", souligne Gérard Larcher. A Paris, par exemple, l'ancien conseiller de Nicolas Sarkozy à l'Elysée Pierre Charon présente une liste autonome de l'UMP face à la liste de la ministre des Sports Chantal Jouanno.

Pour les socialistes, une victoire au Sénat aurait un impact psychologique très important. Un renversement de majorité au Sénat aurait "une résonance très forte" sur la campagne présidentielle, estime Jean-Pierre Bel. Mais, assure-t-il, "nous n'avons aucune volonté d'obstruction. "Les conditions de préparation de l'élection présidentielle seraient singulièrement modifiées par un changement de majorité au Sénat", reconnaît Gérard Larcher, évoquant "un séisme", même s'il ne sait "pas à quel niveau de l'échelle de Richter le chiffrer".

http://lci.tf1.fr/politique/le-senat-va-t-il-passer-a-gauche-6726219.html

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