vendredi 30 septembre 2011

Montebourg et Valls, une menace pour Royal

Tous deux sont peu connus du grand public. Tous deux incarnent la relève du parti. Sur la forme, Arnaud Montebourg et Manuel Valls ont quelques points communs. Mais sur le fond, les deux outsiders du parti ont surtout des différences. Le premier se place à gauche du parti, en ardent défenseur de la démondialisation. Le second trace sa route à droite du PS. Mercredi soir, lors du deuxième débat de la primaire PS, ils ne se sont pas privés d’afficher leur divergences. Le député de Saône-et-Loire s’en est pris au concept de TVA sociale, défendu par Manuel Valls, dénonçant cette "solution de droite" qui n'a pas, selon lui, sa place "dans des primaires de gauche". Pas question cette fois pour le député maire d’Evry de laisser passer l’attaque. "Arnaud, pas de coup, parce que personne ici n'a le monopole de la gauche", a lancé Manuel Valls. Et de renchérir : "Je te le dis gentiment et en toute amitié, Arnaud, c'est trop facile de caricaturer."

"La relève du parti se débrouille bien"

Un style offensif et percutant qui semble porter ses fruits. "Valls et Montebourg sont les deux révélations des débats. Ils avaient tout à gagner car ils sont peu connus. Ce sont deux bons orateurs qui sortent grandis de cette intervention", décrypte pour leJDD.fr Bastien Millot, expert en communication politique. Selon un sondage TNS Sofres pour i>Télé réalisé juste après l’émission, les deux outsiders ont devancé Ségolène Royal. Manuel Valls recueille 37% d’opinions favorables, Arnaud Montebourg 34%, contre seulement 12% pour Ségolène Royal.
Tous deux s’imposent désormais comme une vraie menace pour celle qui occupait depuis plusieurs semaines la troisième place. Un rôle crucial dans l’entre deux tours qui pourraient faire toute la différence. Mais dans le camp de l’ancienne finaliste de 2007, on refuse de voir dans l’évolution des deux outsiders une quelconque menace pour sa championne : "Comme je n’imagine pas un instant que Ségolène Royal ait la troisième place au premier tour, je la leur laisse avec plaisir", plaisante même Najat Vallaud-Belkacem, porte-parole de la candidate. "Je les ai trouvé bons mais Ségolène Royal a été la meilleure", pense celle qui se dit "ravie de voir que la relève du Parti socialiste se débrouille bien".
A dix jours du premier tour de la primaire, l’étau se resserre autour de Ségolène Royal. "Elle a quand même derrière elle une large part de l’électorat PS", tempère Bastien Millot. "Si la participation est faible, Ségolène a ses chances car elle a un bon réseau auprès des militants. En revanche, si la mobilisation est forte, cela risque de servir Montebourg et Valls". Mais face à ce scrutin inédit, la mobilisation et le corps électoral restent les grandes inconnues de l’équation.

Aucun commentaire: