mardi 27 septembre 2011

Présidence du Sénat, la gauche met en garde contre les "bidouillages"

Certes, les socialistes ont obtenu la majorité absolue au Sénat. Mais en théorie, il reste une possibilité au président sortant Gérard Larcher (UMP) de conserver la présidence de cette assemblée s'il parvenait à convaincre quelques députés de l'opposition de voter pour lui, après négociations et pour des raisons diverses.. L'élection au Sénat est en effet aussi mystérieuse que celle d'un pape, entend-on souvent au palais du Luxembourg.
Qui sont ces sénateurs qui vont être si surveillés ? Ce sont 9 divers gauche, 9 PRG et 4 radicaux. Le président du Sénat est élu au scrutin secret à la tribune : chaque sénateur dépose dans une urne un bulletin portant le nom du candidat de son choix. Pour être élu, le président doit obtenir une majorité absolue des suffrages exprimés au premier ou au deuxième tour. Au troisième tour, une majorité relative est suffisante. En cas d'égalité, le plus âgé l'emporte.
"Il y a des groupes charnières"
La gauche a mis en garde la majorité lundi contre tout "tripatouillage" visant à la priver de sa victoire historique au Sénat."Pas de hold-up !", a tonné le président des sénateurs socialistes,
Jean-Pierre Bel, qui sera samedi candidat au "plateau". "C'est une majorité de gauche qui est sortie des urnes", a-t-il rappelé. Les sénatoriales de dimanche ont fait basculer le Sénat à gauche, pour la première fois dans l'histoire de la Ve République, l'opposition détenant désormais 177 des 348 sièges, deux de plus que la majorité absolue. Ce sénateur de l'Ariège, jusqu'ici peu connu du grand public mais qui fut le premier à proclamer la victoire de son camp, a qualifié de "dérisoires" de possibles débauchages de sénateurs de gauche pour soutenir le sortant Larcher. Même ton chez Pierre Moscovici, coordonnateur de la campagne de François Hollande pour la primaire. "Toute tentative de troisième tour, de tripatouillages, serait indigne", s'est-il exclamé.

Pourtant, le sénateur UMP de la Vienne, Jean-Pierre Raffarin, a pronostiqué lundi une victoire de Gérard Larcher le 1er octobre. "Le pronostic favorable pour (Gérard) Larcher reste le plus déterminant", a estimé l'ancien Premier ministre, selon lequel "les socialistes vendent la peau de l'ours avant de l'avoir tué". Même prédiction du ministre des Relations avec le Parlement, Patrick Ollier: "le Sénat est particulier", observe-t-il. "Il y a des groupes charnières dont on ne sait pas à deux ou trois voix près ce qu'ils vont représenter. Donc Gérard Larcher a raison de se présenter. S'il a une chance de gagner, il faut qu'il la tente. On fera tout pour l'aider".

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