mercredi 28 décembre 2011

Quand les présidents nomment leurs proches à des postes clés

En tout, ils sont une vingtaine. Parmi eux, essentiellement des procureurs et des préfets. Tous ont un point commun : leur proximité avec Nicolas Sarkozy. Comme le révèle mardi Libération, le chef de l'Etat a nommé plusieurs de ses proches à des postes clés, dans les domaines de la justice, la police et les finances, parmi lesquels le directeur général de la police nationale Frédéric Péchenard, le procureur Philippe Courroye, le patron du renseignement Bernard Squarcini ou encore le futur procureur général de Bordeaux, André Ride. Selon le quotidien, Nicolas Sarkozy entend aussi nommer Xavier Musca, actuel secrétaire général de l'Elysée, à la tête de la Caisse de dépôts et consignation (CDC).
Une démarche qui irrite l'opposition. Il s'agit là de "la confirmation d'un pouvoir aux abois qui est en train d'essayer de verrouiller l'appareil d'Etat à quelques mois des élections", a asséné mardi matin sur RTL Manuel Valls. Le directeur de la communication de François Hollande estime que "le rôle du Parlement (dans ce type de nominations) devra être revu" en cas de victoire du candidat socialiste en 2012. Sur son compte Twitter, le député-maire d'Evry renchérit : "A lire dans #Libé, "#Sarkozy place ses hommes". Pantouflages, parachutages, fromages: police, justice, CAC40… c'est la marque de l'Etat Sarko!". Dans un communiqué, Andre Vallini, le "Monsieur Justice" du PS en remet une couche : "A l'approche de l'échéance présidentielle et au mépris de toute décence républicaine, Nicolas Sarkozy continue à assurer le verrouillage de la magistrature avec la nomination de magistrats réputés proches de la droite à des postes clés", écrit-il.

"Des clans, des bandes"

Placer ses proches à des postes stratégiques quelques mois avant l'élection présidentielle n'a en tout cas rien d'inédit. " C'est un rituel classique. Cela fait partie de la joute politique entre l'opposition et le pouvoir en place. C'est une pratique relativement courante qui a toujours fait l'objet de débats et controverses", décrypte pour leJDD.fr Frédéric Dabi, directeur de l'institut de sondage Ifop. "C'est vrai que cette fois c'est encore plus fort parce qu'on est dans une réélection. Le combat est extrêmement dur."
Rien de nouveau en effet dans cette polémique, en témoignent les précédentes élections. "En 1981, on parlait déjà d''Etat giscardien'. A cette époque, il n'y avait ni de CSA, ni de Haute autorité de la communication audiovisuelle", rappelle Frédéric Dabi. Sept ans plus tard, François Mitterrand fait même de la "confiscation" du pouvoir l'objet de sa déclaration de candidature. "Je veux que la France soit unie et elle ne le sera pas si elle est prise en main par des esprits intolérants, par des partis qui veulent tout, par des clans ou par des bandes", lance-t-il le 22 mars 1988 d'un ton très solennel sur le plateau du 20 heures de France 2.

1 commentaire:

Annebis a dit…

Les promesses n'engagent
que ceux qui y croient...


Bonne journée Francis
Bizzz Anne