samedi 28 janvier 2012

Classes moyennes : UMP et PS s'écharpent

Les ténors de l'UMP ont accordé leurs violons, et les piques ne cessent de pleuvoir. François Hollande aurait, selon eux, oublié les classes moyennes. Pis, son programme présidentiel dévoilé ce jeudi ne ferait que les appauvrir davantage, elles qui pâtissent déjà de la crise de la zone euro. Avant la fin du discours du leader du PS, Valérie Pécresse a notamment jugé que le programme socialiste mettait "le modèle social [français] en péril". Et la ministre du Budget de tirer à boulets rouges sur une "augmentation des impôts pour les classes moyennes". Dans la même veine, le député UMP Jérôme Chartier tire la sonnette d'alarme sur "la défiscalisation des heures supplémentaires, représentant 4 milliards d'euros par an de pouvoir d’achat en plus pour les neuf millions de personnes" que François Hollande veut supprimer. Au JDD.fr, il affirme que cette mesure va plomber le pouvoir d'achat des classes moyennes, au lieu de leur offrir "une espérance". Secrétaire général de l'UMP, Jean-François Copé leurs a emboîté le pas, dénonçant un "matraquage fiscal". Une rhétorique à chaque fois identique de la part du parti au pouvoir, qui cherche visiblement à conserver les faveurs de cette "France qui travaille", chère à Nicolas Sarkozy.
Dans cette bataille rangée, le Président, qui ne s'est pourtant toujours pas déclaré candidat, ne s'est pas privé de faire feu. Mardi, en réaction au discours de François Hollande au Bourget, Nicolas Sarkozy a estimé que le candidat PS s'était livré "à une attaque absolument sans précédent contre les classes moyennes". Répondant du tac au tac, le candidat socialiste a estimé jeudi que celles-ci seraient "protégées" s'il devait l'emporter au mois de mai. "Les classes moyennes ont été ponctionnées pendant cinq ans", a-t-il lancé, accusant coup sur coup les "plans de rigueur, les augmentations de prélèvements continues, les déremboursements, les taxes sur les mutuelles [et] les franchises médicales" de l'Elysée. Allumant un nouveau pare-feu, Najat Vallaud-Belkacem, sa porte-parole, est également montée au créneau dans une longue chronique sur libération.fr. Pour elle, le Président sortant, à la peine dans les sondages, apparaît "en quête de supposées clientèles électorales crédules à qui faire peur, avant de mieux pouvoir leur faire de nouvelles promesses, puis les trahir à nouveau (en gras dans le texte, Ndlr)".

"Un cheval de Troie"

Aux yeux de François Hollande, seuls "les plus hauts revenus" seront visés par sa "grande réforme fiscale". Celle-ci doit permettre une fusion de l'impôt sur le revenu et de la CSG "dans le cadre d'un prélèvement simplifié sur le revenu". Ou en clair: taxer les plus riches pour alléger l'imposition "des ménages les plus modestes". Et renforcer, sous ce prisme, leur pouvoir d'achat.
Mais pour l'UMP, ces précisions demeurent l'arbre qui cache la forêt. Ou plutôt "un cheval de Troie", tempête Valérie Pécresse. La ministre du Budget a sorti sa calculette: elle juge que la proposition du PS de créer une tranche d'impôt supplémentaire de 45% pour les revenus au-delà de 150.000 euros ne suffira pas à retrouver le chemin de l'équilibre budgétaire. En conséquence, François Hollande ne ferait, en fait, que "préparer à la taxation des classes moyennes", croît-elle savoir. Même son de cloche pour Laurent Wauquiez: le ministre de l'Enseignement supérieur assure que ce sont bien ces ménages "qui finiront par payer la facture". Pour lui, le PS "avance masqué" en ne dévoilant pas le détail des 12 milliards de ponction supplémentaire [aux] classes moyennes en priorité". Les passes d'armes entre les deux partis ne sont donc pas prêtes de s'arrêter.

1 commentaire:

Anne a dit…

Seule certitude
les "grands" boivent les bénéfices
les "petits" tringuent la précarité
Bonne journée Francis
Bizzz Anne