vendredi 12 août 2011

Les socialistes se bousculent chez les écolos

Dans une semaine, jour pour jour, les écologistes inaugureront leurs Journées d'été à Clermont-Ferrand (Auvergne). L'occasion pour les membres d'Europe Ecologie - Les Verts de se retrouver à huit mois de la présidentielle. "Nous avons trois objectifs : le projet 2012 pour les élections présidentielle et législatives, la construction de la coopérative (qui regroupe les non-adhérents) et le lancement de la campagne de notre candidate", expliquait la semaine dernière Yves Reverseau, le porte-parole d'EELV-Auvergne, lors d'une conférence de presse.
Mais si le discours d'Eva Joly – qui clôturera le rendez-vous le samedi 20 août – sera "le moment fort" de ces Journées d'été, cette université est également un moyen de discuter avec les partenaires politiques extérieurs. Ainsi, plusieurs personnalités ont été conviées dans la capitale auvergnate : Géraud Guibert (PS) participera à la plénière sur la mondialisation, Laurence Rossignol (PS) et Olivier Dartigolles (PCF) à celle sur le nucléaire, Marylise Lebranchu (PS) ainsi que Francis Parny (PCF) prendront part au grand débat sur les institutions. "J'ai également invité Clémentine Autain", explique au JDD.fr Jean-Vincent Placé, le conseiller politique de Cécile Duflot. Une délégation du PS emmenée par François Lamy, le responsable de campagne de Martine Aubry, et Christophe Borgel, sera également présente. "C'est une manière de faire intervenir nos partenaires, de nous confronter aux idées des autres de façon transparente", précise l'élu francilien, qui ajoute qu'un "déjeuner amical" est d'ores et déjà calé pour le samedi midi.

Fin des discussions "fin octobre, début novembre"

"Il est de tradition que nous nous invitions les uns les autres" aux universités d'été, indique Laurence Rossignol, contactée par leJDD.fr. Et cette année, à l'approche de 2012, ces rendez-vous prennent "une dimension programmatique essentielle". "Le PS et EELV sont déjà engagés dans un processus de discussions. Ce sera un temps fort de ces échanges", poursuit la secrétaire nationale à l'Environnement du PS. Surtout au cœur d'un été jugé "particulier". "On aura besoin de faire le point sur les conséquences de l'épuisement de l'économie financière", sans oublier "les questions de transition écologique de notre société", explique Laurence Rossignol.
Mais ces rencontres estivales resteront assez informelles, alors que les réunions sur le futur contrat de gouvernement reprendront début septembre. Pour une échéance finale qui devrait se situer "fin octobre, début novembre", précise Jean-Vincent Placé. "Après les primaires socialistes, il y a une fenêtre de tir pour consolider le programme écolo-socialo", indique le conseiller politique.

"C'est Martine Aubry, pas le PS"

Quid justement des candidats à la primaire socialiste? Mercredi, lors d'une conférence de presse, Ségolène Royal a annoncé avec le sourire qu'elle "serait volontiers allée" à Clermont, mais qu'elle n'avait "pas été invitée". "Soit on les invitait tous, soit aucun. Et on ne pouvait pas inviter tout le monde", explique Jean-Vincent Placé, qui précise qu'EELV n'a pas non plus tenu à inviter "les premiers secrétaires" des différents partis. "Notre affichage prioritaire, c'est l'écologie", ajoute-t-il. Avant de conclure : "Nous ne voulons pas intervenir dans la primaire du PS. Ce n'est pas notre rôle. On ne veut pas se mêler de leurs affaires, nous soutenons Eva Joly."
Certains candidats pourraient toutefois envoyer des délégations sur place. Ce devrait notamment être le cas de François Hollande, d'après le conseiller politique de Cécile Duflot, qui avance que les pro-Hollande ne "devaient pas se retrouver dans la liste des invités" socialistes. "Marylise Lebranchu, François Lamy, Christophe Borgel, c'est Martine Aubry, pas le PS", confirme Stéphane Le Foll, le porte-parole de François Hollande, joint par leJDD.fr. "Il est fort possible qu'on passe. Nous aussi, on a besoin de discuter avec eux (les écologistes, ndlr) et de montrer qu'il n'y a pas de problèmes entre nous", lance le député européen. Même réponse du côté de l'équipe de campagne de Ségolène Royal. "On est en train de caler tout ça avec la direction du PS", précise pour sa part Guillaume Garot, le porte-parole de la présidente du Conseil régional de Poitou-Charentes.
"Nous ne sommes fâchés avec personne. Tous ceux qui veulent venir sont les bienvenus", assure Jean-Vincent Placé. Voilà qui est dit. Et Clermont-Ferrand pourrait bien accueillir plus de monde que prévu.

jeudi 11 août 2011

CRISE DE LA DETTE – Marine le Pen, sur France Inter. La présidente du Front national a appelé les politiques à "reprendre la main" sur l'économie, les accusant d'avoir "transmis les clés du camion à des gens qui n'avaient pas le permis de conduire" en donnant le "contrôle politique aux banques et aux marchés". Interrogée sur la crise économique, Marine Le Pen a déclaré que le système actuel est "condamné" parce que "dans les années 70, on a transmis le contrôle politique aux banques et aux marchés" par une loi qui "oblige les Etats, notamment le nôtre, à emprunter sur les marchés financiers et interdit (...) le financement du Trésor par la Banque de France".
REGLE D'OR - Jean-François Copé, dans le Figaro. Interrogé sur les moyens à la disposition des politiques pour sortir de la crise, le patron de l'UMP a réaffirmé la volonté de la majorité d'inscrire la règle d'or dans la constitution. "Nous poursuivrons nos efforts (…) Je suis un fervent partisan de cette mesure que mon club, Génération France, avait défendue dès avril 2010. À mes yeux, rien ne justifie le refus des socialistes de l'adopter", assure-t-il, avant de tenter de répondre aux accusations de l'opposition. La "règle d'or" n'est pas une lubie de la droite française, n'est pas une réforme de gauche ou de droite. Quatre-vingt-dix pays ont une "règle d'or", notamment l'Allemagne. Le PS est incapable de dépasser les enjeux de politique politicienne sur un sujet aussi important ? Allons au Congrès pour que chacun soit placé devant ses responsabilités ! Soit les socialistes votent la "règle d'or" et montrent qu'ils sont en phase avec l'intérêt national. Soit ils ne la votent pas, et ce sera la preuve que leur programme pour 2012 est tellement coûteux qu'il plombera assurément nos finances et donc l'avenir de nos enfants.
CRISE FINANCIERE - Jérôme Cahuzac, sur Europe 1. La crise actuelle témoigne que "la confiance se délite en France : chez les consommateurs qui craignent le chômage, chez les chefs d'entreprise qui investissent peu", a estimé le président PS de la commission des Finances de l'Assemblée. Toutefois, "rien n'indique que le triple AAA de la France soit menacé", a-t-il ajouté. Par ailleurs, le socialiste juge que les Etats dont la France "ont perdu une occasion, lors de la grande crise de 2008, de réguler les marchés et de contrôler les agences de notation (...). C'est une faute historique", a-t-il insisté.
AFFAIRE DSK - Doug Wigdor, avocat de Nafissatou Diallo, sur France 24. Au cours d'une interview, Doug Wigdor a dit: "Nous avons parlé à de nombreuses femmes qui nous ont raconté ce qu'il leur avait fait, physiquement et psychologiquement". Me Wigdor a par ailleurs assuré: "lors du procès nous allons tenter d'exposer ces preuves pour montrer sa motivation et l'absence de consentement" de Nafissatou Diallo, qui accuse DSK de l'avoir agressée sexuellement le 14 mai dans une suite de l'hôtel Sofitel de New York. Dans le volet pénal de l'affaire, le parquet pourrait abandonner les accusations contre Dominique Strauss-Kahn, dont la prochaine comparution est prévue le 23 août à Manhattan.
 REUNION DE CRISE - Jean-Marie Le Pen, sur RTL. Le président d'honneur du FN a ironisé sur la réunion de crise organisée par Nicolas Sarkozy mercredi à l'Elysée: "Nicolas Sarkozy s'est mis (à) réfléchir parce que la question a dû lui arriver ce matin sur son bureau", a-t-il dit. "Il en parle mais il ne fait rien, et il ne fait rien d'abord parce qu'il ne peut rien faire", a-t-il affirmé. "La principale caractéristique du gouvernement français, c'est son impuissance, et c'est la raison pour laquelle le président s'agite beaucoup, fait de la communication", a-t-il ajouté.

Drôle de campagne au PS

Une sorte d’entre-deux un peu brumeux enveloppe le ciel socialiste. Ni vraiment campagne ni tout à fait vacances. À deux mois de la primaire, hormis Ségolène Royal, les candidats à l’investiture du PS ne montrent guère d’empressement. "Nous sommes dans un long prologue un peu étrange, admet Manuel Valls. La course va vraiment démarrer fin août avec des sprints, des contre-la-montre et des étapes de montagne."
Les deux favoris ne se sont pas beaucoup montrés ces derniers jours. Un petit tour au festival de jazz de Marciac, une visite aux jeunes socialistes sur la plage d’Hossegor, quelques communiqués mais pas de grande sortie pour François Hollande. La "campagne tranquille", comme le dit Stéphane Le Foll, en charge de son organisation, se poursuit. "Les Français sont en vacances, il ne faut pas les harceler mais montrer une présence. Envoyer des signaux mais rien d’intrusif", théorise Pierre Moscovici, coordinateur de la campagne de l’ancien premier secrétaire.
Tout aussi discrète, Martine Aubry a porté plainte mardi contre un blogueur pour des rumeurs, s’est signalée par des communiqués et par une tribune à Libération.fr. Hébergement d’urgence mercredi, affaire Lagarde jeudi, crise en Europe vendredi. En dehors de cela, travail et repos. "Nous sommes à la mi-temps. On a fait une bonne première partie. Nous sommes revenus sur François Hollande alors qu’on nous expliquait qu’il était irrattrapable. Le match doit reprendre le 21 août", explique le porte-parole de Martine Aubry, Olivier Dussopt. À cette date, elle réunira son équipe.

L’activisme estival de Ségolène Royal

Les outsiders ne sont pas beaucoup plus bavards. Silencieux, Arnaud Montebourg est en vacances et laisse prospérer son thème de prédilection, la" démondialisation". Son entourage espère que la rentrée sera plus animée. "Si certains se disent qu’ils ont acquis un avantage et qu’ils n’ont pas intérêt à s’exprimer, c’est une erreur. Faire une campagne en en faisant le minimum est une faute politique. Cette tentation peut exister mais je ne veux pas y croire", note Aquilino Morelle, son directeur de campagne. Valls prévient, lui aussi : "À la rentrée, tout le monde devra sortir du bois. Chacun a intérêt à savoir qu’elles sont les différences entre Aubry et Hollande."
Ségolène Royal a profité de l’aubaine estivale. "Prendre des vacances avant des échéances comme celles-ci, ce n’est pas le choix que j’ai fait", a assuré la candidate de 2007 mercredi, lors de son désormais traditionnel point presse où elle a présenté son futur livre. Après une séquence "visite de la France qui est au labeur", puis un peu de "repos tout de même, la présidente de Poitou-Charentes réattaquera par la Corse le 15 août. Un activisme estival qui lui permet de se présenter comme celle qui a "le plus envie" et qui est "la plus prête". Jean-Michel Baylet l’imite. Après un déplacement vendredi en Bretagne, il a prévu plusieurs passages devant micros et caméras cette semaine.

mercredi 10 août 2011

les petites phrases du 10/08/2011

CRISE DE LA DETE – Laurent Fabius, sur RMC. L'ancien Premier ministre socialiste a affirmé que "la crise n'est pas terminée, loin de là malheureusement". Il s'agit de "la continuation de la grande crise de 2008-2009" car il est "évident que l'on a reporté les difficultés des dettes privées sur les dettes publiques", a-t-il jugé, relevant: "quand on nous a dit, notamment le président Sarkozy, que la crise était terminée, c'était n'importe quoi". "Maintenant il n'y a plus d'argent et la seule arme atomique dont on dispose c'est l'intervention des Banques centrales", a-t-il affirmé. Il faut donc que la Banque centrale européenne (BCE) "accepte d'acheter des dettes à la fois de la Grèce, de l'Italie, de l'Espagne, de l'Irlande..." car autrement "le système va être bloqué".
CRISE DE LA DETTE - Jean-Louis Borloo sur Europe 1. Face au plongeon des bourses mondiales, le président du Parti radical estime qu'il faut créer au plus vite "un fonds anti-spéculatif européen. Il faut un nouveau fonds avec un nouvel argent pour contrer la spéculation", a-t-il martelé. "Il y a des moments dans l'histoire économique des peuples, où une révolution doit se faire", a-t-il ensuite clamé. "Nous avons changé de monde : nous sommes dans un monde de flux, de flux financiers, un monde de réseaux sociaux et on n'a pas intégré la nouvelle fiscalité mondiale devant cette réalité", s'est-il justifié.
EMEUTES EN ANGLETERRE - Tom Brake, député anglais, sur Europe 1. Pour le porte-parole du Parti libéral démocrate britannique, "il n'y a pas de justification pour ce qui s'est passé ces dernières nuits", évoquant les émeutes qui secouent l'Angleterre depuis samedi. Il admet avoir "du mal à comprendre ce qui se passe et pourquoi il y a un tel niveau de délinquance". Pour lui, ces violences ne sont "pas liées" à la mort de l'homme tué par la police dans une fusillade la semaine dernière à Tottenham. Il ne s'agit pas non plus, selon lui, "d'émeutes ethniques". Quand on lui demande s'il s'agit de la révolte d'une génération, Tom Brake répond : "à mon avis ce sont des pilleurs et des voleurs, qui s'organisent avec leur BlackBerry pour se rendre à un endroit précis et piller des magasins".
BOURSE DE PARIS - Jean-Pierre Jouyet, sur France Inter. Le marché boursier parisien a fonctionné normalement ces derniers jours, malgré les chutes en série qu'il a subies depuis deux semaines, a indiqué mercredi le président de l'Autorité des marchés financiers (AMF). "Il n'y a pas eu de dysfonctionnements ces derniers jours sur les marchés. Heureusement ou malheureusement, les marchés ont joué correctement (...) vu de Paris et vu de l'AMF", selon lui. L'ex-secrétaire d'Etat aux Affaires européennes a par ailleurs une nouvelle fois regretté la "faiblesse au niveau européen en ce qui concerne la surveillance des marchés". "Il est clair qu'on a besoin d'une agence de surveillance des marchés au niveau européen qui soit beaucoup plus forte que ce qu'elle est aujourd'hui", a insisté le président du régulateur français des marchés.

Crise : Sarkozy interrompt ses vacances pour une réunion à l'Elysée

Nicolas Sarkozy tient mercredi à 10h00 à l'Elysée "une réunion de travail sur la situation économique et financière" en présence notamment de François Fillon, des ministres Alain Juppé, François Baroin et Valérie Pécresse, selon l'Elysée. Participeront également à la réunion le gouverneur de la Banque de France, Christian Noyer, et le ministre des Affaires Européennes, Jean Leonetti.
La dégradation vendredi soir par Standard and Poor's de la note de la dette souveraine des Etats-Unis (passée de AAA à AA+), s'ajoutant à la crise de la dette dans la zone euro, a fortement secoué les marchés financiers depuis trois jours. Mercredi les marchés asiatiques rebondissaient, encouragés par la reprise de Wall Street la veille après les commentaires de la Fed américaine, mais les investisseurs s'interrogeaient sur la durée de ce sursaut, sur fond d'angoisse pour la croissance mondiale.
Alors que seul François Baroin avait dû interrompre ses vacances et rentrer jeudi soir à Paris, Nicolas Sarkozy restait jusqu'à présent mobilisé depuis son lieu de vacances dans le Var, multipliant les contacts avec ses homologues étrangers, mais sans ostentation, de peur de renforcer la fébrilité des marchés. La communication de l'Elysée sur la crise s'était jusqu'alors résumée à la publication dimanche soir, quelques heures avant l'ouverture redoutée des premières bourses étrangères, d'un communiqué franco-allemand volontairement abscons, où chaque mot était pesé pour rassurer les marchés sans donner le sentiment d'une urgence aux effets potentiellement désastreux.http://lci.tf1.fr/politique/crise-des-marches-sarkozy-interrompt-ses-vacances-pour-une-reunion-6633858.html

"Règle d'or": c'est toujours non pour Montebourg, Royal "prête à discuter"

La crise de la dette fait resurgir la polémique sur la "règle d'or" budgétaire. En juillet, Nicolas Sarkozy avait invité tous les parlementaires à s'unir pour remettre en ordre les finances publiques françaises. Et face au risque d'un nouveau krach boursier, Valérie Pécresse a tenté mardi de rassurer les marchés en affirmant que la France ne "déviera pas d'un iota de sa trajectoire de redressement des finances publiques". La porte-parole du gouvernement a également appelé "l'ensemble de la classe politique française" à concourir à cet objectif et "donc à voter la règle d'or" d'un retour à l'équilibre budgétaire.
Un nouvel appel encore rejeté par certains leaders du PS. "Approuver la règle d'or, c'est la victoire des marchés et la fin de la politique : les peuples perdent la liberté de faire autre chose que ce que les marchés ont décidé", a jugé le député de Saône-et-Loire Arnaud Montebourg, candidat à la primaire socialiste. Il s'est dit au contraire favorable à "la mise sous tutelle du système financier avant que celui-ci ne nous mette sous tutelle lui-même", ce qui passerait par "une loi de riposte pour soumettre les marchés à la volonté politique des européens". Cette loi consisterait en trois mesures : "le démantèlement des agences de notation en prohibant leur activité lucrative"; "l'interdiction juridique de la spéculation avec l'argent d'autrui", et enfin la "mutualisation de la dette européenne et le financement de cette dette par les marchés eux-même".

Valls veut en discuter, Royal aussi mais sous conditions

Ségolène Royal, autre candidate à la primaire socialiste, a aussi réitéré mardi son opposition à la règle d'or, à ses yeux un "gadget de plus" de Nicolas Sarkozy, qui ne va pas "régler quoi que ce soit" à la crise. "Elle est même dangereuse: elle pourrait faire croire que le débat est réglé parce qu'il serait inscrit dans la Constitution. La règle d'or est une réponse politicienne", a-t-elle poursuivi. La présidente de Poitou-Charentes s'est pourtant dite "prête à discuter" mais à plusieurs conditions. "Si Nicolas Sarkozy accepte les propositions qui consistent à écrire également dans la règle d'or la lutte contre les inégalités fiscales, la contribution à égalité des revenus du capital et des revenus du travail aux dépenses, la justice fiscale, alors oui, on est prêt", a-t-elle détaillé. Un de ses rivaux à la primaire, Manuel Valls, estime que le chef de l'Etat devrait "discuter avec les dirigeants de l'opposition".

Martine Aubry ne s'est pas exprimée directement ce mardi. "Si on tient ses engagements en matière de désendettement, il n'y a pas besoin d'inscrire une 'règle d'or' dans la Constitution. Il vaut mieux faire, que dire" a néanmoins souligné son porte-parole, Olivier Dussopt.

L'ancien Premier ministre socialiste
Laurent Fabius a lui demandé mardi au gouvernement d'être "sérieux" "dès aujourd'hui et non pas pour après-demain". "La vraie règle d'or, c'est de tenir ses engagements", a-t-il affirmé sur France Inter, alors que la mesure souhaitée par la majorité est un "piège politicien que tend le président sortant". "Il est grossier mais il n'y a pas de raison de tomber dedans", a-t-il affirmé. Nicolas Sarkozy est "lui-même un pompier pyromane parce qu'à chaque fois qu'il est aux responsabilités financières, les dettes de la France augmentent massivement", a-t-il accusé. Alors qu'il "présente un budget en déficit massif" et ne "veut pas revenir sur un certain nombre de mesures fiscales absurdes", le chef de l'Etat "nous dit mais pour le futur il faudrait qu'il y ait une règle or", a observé le député de Seine-Maritime. Pour lui, "il faut que dès à présent le gouvernement prenne des dispositions qui permettent de mieux équilibrer les choses".

Le projet de loi instituant la "règle d'or" a été adopté par l'Assemblée et le Sénat avec les seules voix de la majorité. Sans le PS, le gouvernement ne pourra pas réunir la majorité des 3/5e requise au Congrès pour faire inscrire cette réforme dans la Constitution.

mardi 9 août 2011

les petites phrases du 09/08/2011

REGLE D'OR - Arnaud Montebourg, à l'AFP. Le candidat à la primaire PS a affirmé mardi son opposition de fond à l'adoption de la "règle d'or" budgétaire, qui constituerait selon lui "la fin de la politique". "Approuver la règle d'or, c'est la victoire des marchés et la fin de la politique : les peuples perdent la liberté de faire autre chose que ce que les marchés ont décidé", a jugé le député de Saône-et-Loire. Arnaud Montebourg s'est dit au contraire favorable à "la mise sous tutelle du système financier avant que celui-ci ne nous mette sous tutelle lui-même", ce qui passerait par "une loi de riposte pour soumettre les marchés à la volonté politique des européens".
REGLE D'OR – Ségolène Royal, à l'AFP. La candidate à la primaire socialiste a réitéré son opposition à la "règle d'or" d'équilibre budgétaire, la qualifiant de "gadget de plus" de Nicolas Sarkozy et assurant que cela ne va pas "régler quoi que ce soit" à la crise actuelle. "Aujourd'hui, dire que la règle d'or, c'est à prendre ou à laisser, ce n'est pas acceptable et même dangereux pour l'économie française", a-t-elle affirmé. "La règle d'or est un gadget de plus. Qui peut croire que cela va régler quoi que ce soit? Elle est même dangereuse: elle pourrait faire croire que le débat est réglé parce qu'il serait inscrit dans la Constitution. La règle d'or est une réponse politicienne", a-t-elle poursuivi.
FICHAGE D'ALLOCATAIRES - François Hollande, sur France Info. Le candidat à l'investiture socialiste pour 2012 s'est prononcé contre le projet du gouvernement d'un fichier unique des allocataires pour lutter contre la fraude sociale, demandant "moins d'effet annonce" et "plus de réalité de contrôle". "Est-ce qu'il faut ficher un certain nombre de nos concitoyens, beaucoup d'entre nous d'ailleurs, qui reçoivent une allocation ? Je ne pense pas qu'un fichier unique comprenant l'ensemble des allocataires soit la bonne solution", a-t-il estimé. Notant qu'il y a "une fraude" des employeurs "quatre fois supérieure à celle des allocataires", il a affirmé qu'il "faut lutter contre la fraude" tant des "employeurs" que des "allocataires".
CRISE DE LA DETTE - Jean-Claude Trichet, sur Europe 1. "Il y a une multitude de facteurs qui jouent, y compris les répliques successives de la crise très grave que nous avons depuis aout 2007. Au total, et singulièrement depuis Lehman Brothers, c’est la crise la plus grave depuis la deuxième guerre mondiale. Et je crois que cela aurait pu être la crise la plus grave depuis la première guerre mondiale si l’ensemble des responsables n’avaient pas pris des décisions très importantes", a déclaré le président de la Banque centrale européenne (BCE).
CRISE DE LA DETTE, Valérie Pécresse sur RTL. La France ne "déviera pas d'un iota de (sa) trajectoire de redressement des finances publiques" et est prête à "davantage d'efforts", a affirmé la ministre du Budget. La ministre a prévenu que "s'il faut faire davantage d'efforts pour atteindre ces 4,6%" d'endettement par rapport au Produit intérieur brut en 2012, "nous ferons davantage d'efforts". Valérie Pécresse a appelé "l'ensemble de la classe politique française" à concourir à cet objectif et "donc à voter la règle d'or" d'un retour à l'équilibre budgétaire, "preuve supplémentaire de notre détermination à réduire les déficits et à nous désendetter".
FICHAGE D'ALLOCATAIRES - Thierry Mariani, sur Europe 1. Le ministre des Transports est revenu sur sa volonté de mettre en place un fichage des allocataires sociaux, qu'il avait annoncé dans le Journal du Dimanche. Il a affirmé que la création de ce fichier national avait pour but de "faire en sorte que l'argent de la protection sociale aille vraiment à ceux à qui il est destiné". Selon lui, "on stigmatise les plus démunis quand on laisse faire une injustice", a-t-il assuré en évoquant les fraudes aux prestations sociales. Thierry Mariani a également fustigé la gauche, hostile à ce fichier. "Je suis halluciné des réactions à gauche. Elle n'a pas changé depuis des années. Ce n'est pas le parti socialiste, c'est le parti des sentiments. Il y a des années, ils nous ont expliqué qu'il n'y avait pas d'insécurité. Aujourd'hui ils nous expliquent qu'il n'y a pas de fraude, tout va bien, il n'y a pas d'injustice. Passez, il n'y a rien à voir".


Trichet : "la crise la plus grave&quot...
par Europe1fr

Les Verts tentent de retenir Hulot

Mieux vaut l’avoir avec soi que contre. Les Verts essaient d’éviter un divorce avec Nicolas Hulot, affecté par sa défaite à la primaire du parti écologiste et qui ne leur donne plus de nouvelles. Sa récente interview au magazine Bretons, où il a fustigé l’organisation du scrutin interne, a sonné comme une déclaration de rupture. "Nous allons le joindre pour savoir ce qu’il a envie de faire et tenter de recoller les morceaux. Ce n’est pas dans son intérêt de se construire dans l’aigreur", confie Sergio Coronado, directeur de campagne d’Eva Joly.
L’ex-numéro deux d’Europe Écologie-Les Verts (EELV) Jean-Vincent Placé le rêve en "candidat idéal pour le poste de n° 2 du gouvernement", en charge de l’Écologie. À défaut, "il pourrait tirer la liste des européennes en 2014". Pro-Hulot, le député Yves Cochet - qui attend lui aussi "des nouvelles du grand chef à plumes" - ne le voit pas intégrer l’équipe de campagne de la candidate Joly. Mais il l’imagine bien dans le rôle de "fou de la reine".

"Il est probable qu’il ne vienne pas"

Face à tant d’élans, Hulot réserve sa réponse. Son proche collaborateur Jean-Paul Besset prévient : l’ancien animateur ne fera pas la "béquille" d’Eva Joly. Pas plus qu’il ne viendra "en complément de meeting pour parler des papillons et des petits oiseaux". Quant aux propositions de Placé, il y voit une "manœuvre d’appareil".
Dans un récent mail de deux courts paragraphes, envoyé à une dizaine de proches, le vaincu de la primaire verte dit réfléchir. Il devrait s’exprimer avant l’université d’été d’EELV à Clermont-Ferrand, qui se tient du 18 au 20 août. Sa présence ou non sera une première réponse. "Il est probable qu’il ne vienne pas. Ce n’est pas le meilleur signal", anticipe Denis Baupin, adjoint au maire de Paris et soutien d’Hulot.

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lundi 8 août 2011

les petites phrases du 08/08/2011

CRISE DE LA DETTE - Pierre Moscovici, sur Europe 1. L'accord du 21 juillet sur le sauvetage de la Grèce est "insuffisant" et "tardif", a jugé le coordinateur de campagne de François Hollande. "Je suis persuadé qu'il faudra aller plus loin", a-t-il ajouté, appelant l'Europe à "prendre vraiment son destin en main" en "disant aux marchés que ce ne sont pas eux qui font la loi" et que "les Européens sont capables de mutualiser leur dette". Le député du Doubs a affirmé la nécessité de trouver des "remèdes structurels" dans cette "phase d'incertitude majeure". Interrogé sur la dégradation de la note de la dette américaine, il a estimé qu'elle était le fait d'"une seule des trois agences [Standard & Poor's], pour des motifs très politiques".
CROISSANCE - François Baroin, sur Europe 1. "Il y a une interrogation sur la croissance, sa vigueur, ses perspectives, l’impact de ce qu’il s’est passé tout au long de ces six derniers mois, le printemps arabe, le problème japonais, etc.", a déclaré le ministre de l’Economie, des Finances et de l’Industrie. "La deuxième question, qui est probablement la plus sensible, concerne les dettes souveraines des Etats : pour sauver l’économie mondiale, ils ont pris sur leurs épaules le fardeau de la dette des privés. C’est comme cela qu’on a sauvé les banques, les acteurs qui permettaient aux entreprises d’investir, de trouver l’argent pour financer leur développement", a-t-il poursuivi.
SPECULATION - Jean-Louis Borloo, dans Le Figaro. Le président du Parti radical veut "une convocation urgente" du G20 et du G8. Pour lui, "le moment est historique", a-t-il déclaré, tout en lançant quatre propositions pour enrayer la spirale spéculative. D'abord, "une intervention massive des banques centrales" pour "couper court à la spéculation", puis "doter l'Europe d'un fonds de stabilisation". Il envisage également une "généralisation de la règle d'or" et une "régulation financière internationale".
AFGHANISTAN - Nicolas Dupont-Aignan, sur RTL. Le président de Debout la République (DLR) de "fiasco" l'intervention de la coalition internationale en Afghanistan et demandé d'"accélérer le retrait" des troupes françaises, après la mort de deux soldats français dimanche. "Il y a deux solutions: soit le président de la République continue par amour propre à nier ce fiasco et envoie à la mort nos soldats pour rien (...) soit on accélère le retrait parce que c'est un fiasco" et "il faut le reconnaître", -t-il déclaré, avant d'affirmer que "tout le monde savait dès le départ que c'était impossible, les Russes ont échoué, les Anglais ont échoué".
NOUVELLE-CALEDONIE - Louis Aliot, dans un communiqué. Le Front national a estimé que les violences qui ont fait quatre morts samedi en Nouvelle-Calédonie "sont d'une rare gravité", et "démontrent les limites et dangers d'un processus d'autodétermination forcé". "Il est quand même étonnant que la ministre de la république laïque et des très philosophiques accords de Nouméa n'ait eu à proposer comme solution qu'une médiation... religieuse !", ajoute le vice-président du parti d'extrême droite, en référence à la proposition de Marie-Luce Penchard, ministre de l'Outre-mer, "d'une médiation par l'intermédiaire des autorités religieuses pour renouer le dialogue entre les différentes chefferies".


Le plan grec "insuffisant" pour...
par Europe1fr

Contre la fraude, Mariani veut ficher les allocataires sociaux

C'est l'un des thèmes, chers à la droite, qui devrait devenir récurrent à l'approche de la présidentielle 2012 : la lutte contre la fraude aux aides sociales. Dans une interview au Journal du dimanche daté du 7 août, le ministre des Transports Thierry Mariani affirme qu'il souhaite "un fichier généralisé des allocataires" sociaux, ceci afin de lutter contre les abus des "profiteurs du bas et du haut".

Dimanche soir, Xavier Bertrand, ministre du Travail et de la Santé, est venu soutenir l'idée de Thierry Mariani, qui est selon lui "la meilleure façon de renforcer la lutte contre des fraudes sociales". "Je suis tout à fait d'accord avec Thierry Mariani", a affirmé M. Bertrand, en faisant allusion à la proposition de son collègue aux Transports de créer un tel fichier.

Fondateur de la Droite populaire, rassemblant une quarantaine de députés incarnant la droite de l'UMP, Thierry Mariani indique que ce collectif présentera "une quinzaine de propositions sur les sujets régaliens, l'emploi et la justice sociale", lors de la future campagne présidentielle. Selon lui, il s'agit notamment de "lutter contre les profiteurs 'du bas' et les profiteurs 'du haut' de l'échelle sociale. Contre la fraude, je soutiens la création d'un fichier généralisé des allocataires qui recense toutes les prestations sociales perçues. Cela permettra de constater les abus. Une même personne peut toucher indûment le RSA dans plusieurs départements, car aucun d'entre eux ne croise les dossiers", affirme-t-il. Concernant ceux "d'en haut", le ministre des Transports se prononce pour la taxation des "très hauts revenus financiers", tout en faisant "la différence avec les entrepreneurs, qui, eux, font progresser le pays. Contre ces situations abusives, en bas et en haut, notre position est équilibrée", assure-t-il.

Assez logiquement, l'homme à la droite de la droite assure également que "la sécurité doit être une thème de la campagne" mais "cela doit s'accompagner d'une justice plus ferme". En conclusion, le héraut de la droite populaire tient à faire une mise au point : son groupe n'est "pas une passerelle vers le Front national (...) On cherche à nous caricaturer", regrette-t-il.

dimanche 7 août 2011

Crise financière : Sarkozy temporise

Il estime qu’il est trop tôt pour parler. Nicolas Sarkozy veut se donner du temps avant de décider s’il s’exprime, ou pas, sur la crise financière. Le président de la République a envisagé hier de publier un communiqué à quatre mains avec la chancelière Angela Merkel. Le texte devait être rendu public avant l’ouverture des Bourses en Asie (minuit, heure française, pour la place de Tokyo). En substance, ils y auraient défendu la solidarité européenne, qui s’est traduite par l’accord de Bruxelles, le 21 juillet.
Mais Paris et Berlin ont préféré temporiser. Les deux dirigeants vont observer l’évolution des marchés lundi et mardi. Ils considèrent que les chiffres des créations d’emplois aux États-Unis, publiés vendredi, ont calmé les Bourses – ce qui fut le cas à New York mais pas à Paris. En cas de nouvelle dégradation, le couple franco-allemand pourrait étudier de nouveau une réponse commune. Sarkozy et Merkel veulent éviter de dramatiser leurs réactions. Le chef de l’État, qui compte sur sa stature internationale pour retrouver les faveurs des Français, n’a pas interrompu ses vacances au cap Nègre, pas plus que François Fillon n’est rentré de Toscane. Le Premier ministre et le Président se sont appelés "trois à quatre fois par jour", indique-t-on à Matignon. "Il ne faut pas donner de signe négatif", explique-t-on à l’Élysée, où les conseillers économiques disaient s’attendre à une dégradation de la note des États-Unis.

"Faire de la pédagogie et rassurer"

Les chefs d’État restent économes de leur parole, bien qu’ils aient multiplié les contacts. Nicolas Sarkozy a eu l’anglais David Cameron au téléphone hier soir. Vendredi, il s’est entretenu avec Barack Obama. Il a également échangé avec Silvio Berlusconi et José Luis Rodriguez Zapatero. Les leaders mondiaux se sont concertés sans pour autant décider de convoquer une réunion du G7, voulue par l’Italie. Mais cette option ne semble pas totalement écartée. Sarkozy a néanmoins envoyé François Baroin au front. Il a prié jeudi le ministre de l’Économie de quitter sa Creuse estivale. Revenu à Paris, Baroin a multiplié les interventions médiatiques, pour "faire de la pédagogie et rassurer", explique-t-il. "Il y a eu une crise mondiale, une crise de la dette. Nous avons des réponses, il faut qu’elles deviennent des réalités."
Face aux réactions en chaîne des marchés, le gouvernement oppose le plan du 21 juillet, qui doit solidifier le Fonds européen de stabilité financière (FESF), et la nécessité d’attendre son adoption par tous les Parlements nationaux. "Le temps des boursiers est très rapide, celui de la politique respecte les procédures démocratiques. Les marchés n’en tiennent pas compte", explique-t-on à l’Élysée. Le projet de loi qui réforme le FESF sera examiné par l’Assemblée nationale le 6 septembre, lors d’une session extraordinaire. Sarkozy et Merkel se sont engagés à faire de nouvelles propositions avant la rentrée pour consolider la zone euro. Sarkozy, qui a peaufiné la "présidentialisation" de son image sur la scène internationale, y joue en partie sa remontée dans l’opinion. g4 soldats étrangers ont été tués jusqu'ici en 2011. Et selon le site de surveillance indépendant www.icasualties.com et des statistiques de Reuters, les Américains représentent plus des deux tiers d’entre eux.
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Dégradation de la note américaine : Bercy se veut rassurant

Premier Etat à réagir en Europe, la France a affirmé samedi sa "totale confiance" dans la solidité de l'économie des Etats-Unis, dont la note souveraine a été dégradée par Standard and Poor's, et dans la capacité du gouvernement américain à sortir de "cette mauvaise passe".
Le ministre français de l'Economie et des Finances, François Baroin, est intervenu sur plusieurs médias pour tenir des propos rassurants face à cette première dans l'histoire des Etats-Unis. "Je rappelle que, quand même, sous (Bill) Clinton, le budget américain avait été déclaré en défaut de paiement pendant quelques jours. Donc il ne faut pas non plus dramatiser, il faut garder la tête froide, il faut regarder les fondamentaux", a déclaré François Baroin sur i-télé. "La France pour sa part a une totale confiance dans la solidité de l'économie américaine. Les chiffres qui ont été publiés hier sur le chômage (américain) ont montré une inflexion positive, mieux que prévu, donc ça va dans la bonne direction", a-t-il souligné.



La Bourse sous surveillance lundi
Face à ce coup de tonnerre dans la sphère économique mondiale, le ministre s'est également interrogé sur la pertinence de l'initiative de S&P. "Il faut se poser la question de savoir comment une agence comme ça peut prendre une telle décision sur la base de chiffres qui ne sont pas consensuels. Donc il y aura certainement un débat aux Etats-Unis", a-t-il relevé. Toutefois, les autorités françaises vont surveiller de très près la réaction des marchés lundi, a-t-on indiqué à Bercy. "Bien malin est celui qui peut savoir exactement comment ça va se passer lundi", a-t-on dit.

François Baroin est également revenu sur les menaces de contagion de la crise de la dette à l'ensemble de la zone euro qui ont provoqué vendredi un branle-bas généralisé parmi les dirigeants européens. Le ministre a jugé "prématurée" la question d'une éventuelle réunion anticipée du G7 ou du G20 - que préside la France - pour tenir compte de cet événement et des tensions sur les marchés liées à la crise des dettes souveraines en zone euro et à la menace d'une rechute de l'économie mondiale. "Pour l'instant, on est en contact téléphonique. Après, on va voir comment ça évolue. Bien sûr, ça fait partie des questions qui se posent mais il n'y a pas de réponse aujourd'hui. Pour l'heure, rien n'est décidé", a-t-on expliqué de source proche du ministre. "Ce point-là n'est pas au centre des discussions."

"On a une ligne rouge à ne pas franchir"

Mais la dégradation de la note américaine pose la question d'un éventuel abaissement des notes souveraines européennes. Les autorités françaises se sont également voulues rassurantes sur la pérennité de leur "triple A". "Le 'triple A' a été confirmé par les trois agences et on a une ligne rouge à ne pas franchir sur la réduction des déficits", a-t-on déclaré au ministère des Finances. "Donc, ça se traduira par des mesures dans le projet de loi de finances et le projet de loi de financement de la sécurité sociale présentés en conseil des ministres en septembre, de façon à ce qu'on soit sûr de cette trajectoire", a-t-on précisé.

La ministre du Budget, Valérie Pécresse, a réaffirmé en ce sens sur Europe 1 la détermination du gouvernement à poursuivre dans la voie du redressement des comptes publics. Le revers américain "montre une seule chose : tous les Etats aujourd'hui sont confrontés à la nécessité de conforter leur croissance mais aussi de redresser leurs comptes publics", a-t-elle commenté. "Le message que nous voulons donner aux Français, c'est 'la France sera au rendez-vous du redressement de ses comptes, la France sera au rendez-vous de la réduction de son déficit, cette année, l'année prochaine'", a-t-elle ajouté.
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samedi 6 août 2011

La cote de Sarkozy gagne trois points

C'est le principal enseignement du dernier baromètre mensuel Harris-Interactive pour Le Parisien, diffusé vendredi sur le site du quotidien : Nicolas Sarkozy gagne trois points de popularité à 24%. De son côté, le Premier ministre François Fillon progresse d'un point, à 32%.

Cette remontée trouverait son origine dans un changement de comportement chez le chef de l'Etat : "Depuis six mois, le président a modifié son comportement et cela plaît plutôt à l'électorat de droite", note le directeur du département opinion de l'institut Harris Interactive Jean-Daniel Lévy. Toutefois, et c'est le deuxième ensiegnement de l'étude, quelque 70% de Français restent mécontents de l'action du chef de l'Etat.

Ce sondage a été effectué les 3 et 4 août auprès d'un échantillon de 1.000 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.
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Les "petits" candidats chassent les parrainages

Maxime Verner, l’autonome

Promesses de parrainages : 102
"Si un petit candidat, c’est un mec qui prend sa bagnole pour faire le tour du pays à la recherche de parrainages, alors oui, j’en suis un!" A 21 ans,
le "porte-voix de la jeunesse" comme il se nomme, passe son été sur la route. Son Tour de France, commencé il y a un mois et qui s’achèvera en février, a pris des allures d’échappée solitaire, compte tenu de son refus d’appartenir à un parti politique. Un travail titanesque pour un "été de folie", selon ses termes. Mais il peut compter sur des dons d’amis et de chefs d’entreprise pour financer les déplacements. Pour le reste, "toutes mes économies d’étudiant y passent", précise-t-il. Son objectif était d’avoir 200 parrainages à la fin de sa tournée dans le Sud-Est, le 21 août. "Je serais en dessous", confie-t-il, sans pour autant baisser les bras. "Je ne m’étais pas rendu compte qu’il y avait autant de trajet entre chaque commune! Là, je peux démarcher cinq maires par jour, pas plus". Un emploi du temps chargé qui ne l’a pas empêché de prendre une autre initiative : "J’ai envoyé une lettre aux 1.000 premières fortunes du pays. Ce sont elles qui créent de l’emploi, donc je leur ai demandé de tendre la main pour mieux intégrer la jeunesse..."

Gérard Schivardi prépare le terrain

Promesse de parrainage : 0
"Je fais un Tour de France depuis le début de l’année mais ce n’est pas pour les parrainages. C’est contre la réforme territoriale qui met en danger l’avenir de la République".
Gérard Schivardi, 12e et dernier des candidats à l’élection présidentielle de 2007 avec 0,34% des voix, est clair. Il n’est pas encore en campagne. Et pour cause, puisqu’il ne pourra être intronisé par sa formation, le Parti ouvrier indépendant, que le 2 octobre. "Commencer à partir de cette date est un risque, mais nous avons fait pire" il y a cinq ans, explique-t-il. Il avait débuté sa campagne en novembre et l’objectif des 500 signatures avait été "largement atteint". Pourtant, le maire de Mailhac (Aude) ne le cache pas : le sujet des parrainages est tout de même abordé, comme lors de ses déplacements en juillet en Ariège, Savoie, dans l’Ain ou encore dans l’Yonne. "Certains me le demandent, ils me manifestent leur soutien, mais moi je n’en parle pas!", insiste-t-il. Et puis, Gérard Schivardi ne se sent pas seul. Dès le feu vert donné par le parti, "les 10.000 adhérents seront mobilisés". Ce seront alors à eux de jouer.

Frédéric Nihous, la force locale

Promesses de parrainages : environ 70
Chasse, pêche, nature et traditions (CPNT) ne se presse pas. Pas de déplacements de terrain prévu encore pour
Frédéric Nihous, actuellement en congés. Mais le parti se dit "serein". Une lettre a été envoyée à une grande partie des maires avant les vacances, principalement aux élus des petites communes. Une initiative qui a eu quelques retours, notamment chez des élus qui n’étaient jamais entrés en contact avec eux, précise l’équipe de campagne. Un second courrier suivra en septembre. "Nous nous y sommes tout de même pris deux mois plus tôt qu’en 2007", assure-t-on dans son entourage, faisant valoir davantage "d’expériences" alors que "le candidat de la ruralité" avait réussi à se qualifier pour le premier tour de la présidentielle. Le conseiller régional d’Aquitaine avait alors obtenu 1,15% des suffrages. Autre avantage du parti : les élus locaux seront ensuite directement mis à contribution pour récupérer les parrainages restants. L’objectif est d’avoir les 500 avant la fin d’année. La formation a également voulu élargir sa ligne politique : "Frédéric Nihous a tenu à sortir du carcan traditionnel des chasseurs pour aller vers les sujets liés à l’ensemble de la ruralité", précise son équipe. De quoi, peut-être, convaincre davantage d’élus.

Jean-Marc Governatori se frotte les mains

Promesses de parrainages : 12
"Eva Joly est autant écologiste que moi je suis évêque".
Le candidat de l’Alliance écologiste indépendante a retrouvé le sourire. Lancé dans la bataille de 2012 faute de n’avoir trouvé aucune autre personnalité "plus médiatique", il estime que la désignation de l’ancienne juge lors de la primaire d’Europe Ecologie – Les Verts devant Nicolas Hulot "est un cadeau formidable". "Cela nous ouvre une grande porte", jure Jean-Marc Governatori. Il serait même prêt à laisser sa place à Hulot "au sein de l’Alliance", le jugeant "meilleur candidat". Une hypothèse peu probable qui ne l’empêche pas d’enchaîner les conférences de presse locales depuis qu’il s’est lancé: Nice, Amiens, Chartres, Mulhouse ou encore Cahors vendredi. Une phase préparatoire avant le vrai boulot prévu pour septembre : les 100 comités locaux du parti seront chargés de trouver cinq parrainages par département. Elles complèteront les douze actuelles, "anecdotiques" selon l’homme de 53 ans. Si le chemin paraît encore long pour celui qui n’a pas franchi la barre des 500 signatures en 2007, l’écologiste fait valoir les derniers résultats électoraux de sa jeune formation (4% lors des cantonales de 2011). "2012 est l’année de l’Alliance".

Patrick Lozès n’aime pas les parrainages

Promesses de parrainages : Inconnues.
Il se passerait bien de cette formalité. "C’est une épreuve compliquée mais pas insurmontable", affirme
le fondateur et président du Conseil représentatif des associations noires de France (CRAN). "Mais ce système est anti-démocratique", lance-t-il, estimant qu’il effectue en ce moment les "12 travaux d’Hercule". Les autres partis politiques, selon Patrick Lozès, se livrent là à "un concours de beauté absurde et ridicule", cherchant le maximum de signatures qui ferait barrage à ceux qui, comme lui, n’appartient à aucun "establishment". Mais loin de le décourager : "Je suis absolument certain d’être présent au premier tour", annonce-t-il. En allant "chercher les candidatures une à une avec les dents". Impossible cependant de connaître le nombre précis de parrainages reçus. "Je ne suis pas dupe, les promesses ne sont pas des signatures. Tant que je ne les vois pas réellement…" Dès la mi-août, il se remettra donc au travail, démarchant principalement les petites communes. Après la Provence et l’Alsace, ce sera à la région Nord de l’accueillir. Avant un voyage en Outre-mer, pour récolter des parrainages probablement décisifs.

vendredi 5 août 2011

Législatives à Paris : Dati persiste et signe

De la volonté, de l'ambition et de la détermination. Ce cocktail est celui qui émane des propos de Rachida Dati, parus ce jeudi dans le journal Sud-Ouest. L'ancienne garde des Sceaux, devenue maire de VIIe arrondissement de Paris et députée européenne, rêve désormais d'intégrer l'Assemblée nationale, et ce dès les élections législatives de 2012. "Quoi qu'il arrive, je me présenterai", assure-t-elle.

Rachida Dati entend se présenter dans la 2e circonscription de Paris. Acquise à la droite, elle couvre les Ve,VIe et VIIe arrondissements. En filigrane, l'élue parisienne répond au secrétaire d'Etat UMP au Commerce extérieur
Pierre Lellouche. Le 7 juin dernier, celui-ci affirmait dans Le Figaro que le Premier ministre François Fillon convoitait lui aussi cette circonscription pour les législatives. Le Premier ministre avait ensuite démenti cette information.

Quant à l'hypothèse selon laquelle l'UMP ne l'investirait pas, Rachida Dati est ferme : "Je n'imagine pas Nicolas Sarkozy me laisser tomber. Il a trop de sens politique pour cela. Et il sait l'impact que j'ai", assure-t-elle dans les colonnes du quotidien régional. Interrogée à l'occasion de la sortie de son livre, Fille de M'Barek et de Fatim-Zohra. ministre de la Justice paru aux éditions XO, l'ancienne ministre de la Justice en profite pour défendre son bilan, dont elle se dit "très fière."
http://lci.tf1.fr/politique/dati-se-presentera-aux-legislatives-a-paris-quoi-qu-il-arrive-6621624.html

jeudi 4 août 2011

les petites phrases du 04/08/2011

LEGISLATIVES PARIS - Rachida Dati, dans Sud Ouest:La maire UMP du VIIe arrondissement de Paris affirme qu'elle se présentera "quoi qu'il arrive" aux législatives dans la capitale en 2012, ajoutant qu'elle "n'imagine pas" que Nicolas Sarkozy la "laisse tomber". "Ma réussite s'est retournée contre moi, place Vendôme (ministère de la Justice). Mais elle rassure la France des banlieues. Cet atout est aussi intact que ma popularité", assure l'ancienne garde des Sceaux, qui se dit "très fière" de son bilan.
2012 - Jeannette Bougrab, sur Europe 1: "Bien sûr, je soutiendrai Nicolas Sarkozy" en 2012, a indiqué la secrétaire d'Etat à la Jeunesse. "C'est lui qui m’a fait confiance, il m’a proposé une chance, celle d’intégrer son gouvernement". Et loin d'elle l'idée de se proclamer "caution diversité" : "ce n'est pas nous faire honneur", a estimé Jeannette Bougrab. "Pourquoi ne pas me comparer à NKM" plutôt qu'à Rachida Dati?, a-t-elle ironisé.
SYRIE - Alain Juppé, dans un communiqué : La France a salué, par la voix de son ministre des Affaires étrangères Alain Juppé, "un tournant dans l'attitude de la communauté internationale" après l'adoption d'une déclaration du Conseil de sécurité condamnant la répression meurtrière des manifestations d'opposition en Syrie. Désormais, il "revient aux autorités syriennes de cesser d'utiliser la force contre les manifestations pacifiques et de mettre en oeuvre les réformes indispensables pour répondre aux aspirations légitimes du peuple syrien", a encore souligné Alain Juppé.
COLONIES DE VACANCES - Luc Chatel, sur Europe 1: Alors que la Cour européenne de justice a épinglé le Contrat engagement éducatif (CEE) des moniteurs français de colonies de vacances au motif qu’il ne prévoit qu’un seul jour de repos hebdomadaire, Luc Chatel a confirmé jeudi qu’il mettrait en place un groupe de travail à la rentrée sur cette question. "Il faut qu’on trouve un juste équilibre", a déclaré le ministre de l‘Education sur Europe 1. "Il faut que nous anticipions, que nous réfléchissions à une formule de bon équilibre entre sécurité et droit du travail d’un côté, mais de l’autre, spécificité des colonies de vacances, et pérennité du système."
NORVEGE - Harlem Désir et Laurianne Deniaud, dans un communiqué : Le PS a révélé que l'un des jeunes assassinés le 22 juillet sur l'île d'Utoeya en Norvège était français. "C'est avec beaucoup de douleur que nous apprenons la confirmation de l'assassinat de notre jeune compatriote Rolf Christopher Johansen Perreau", ont déclaré Harlem Désir, n°1 du PS par intérim, et Laurianne Deniaud, présidente des Jeunes socialistes, dans un communiqué commun. "Rolf Christopher était l'un des organisateurs de ce rassemblement. C'était un jeune européen engagé depuis dix ans pour les valeurs du travaillisme au sein de la jeunesse et du parti travailliste. Il a été (...) victime de la haine propagée par l'extrême-droite", ont-ils encore déclaré.


Bougrab a "dit la 1re que Moubarak devait...
par Europe1fr

A quoi sert David Douillet?

Mâchoires serrées et droit comme un "i". Debout sur une estrade aux côtés de François Fillon, David Douillet raidit son 1,96 mètre pendant que le Premier ministre s’exprime devant quelques centaines d’expatriés réunis mi-juillet dans les jardins de la résidence de France à Libreville (Gabon). À peine descendu du podium, l’ancien champion olympique de judo retrouve le sourire. "David, une photo!" Il est assailli par des dizaines de fans, portable en main, sous une chaleur accablante. "Vous êtes trop beau!", s’époumone une quinquagénaire ne lui tenant pas rigueur pour sa chemise trempée de sueur.
À 42 ans, Douillet fait son nouveau job, secrétaire d’État chargé des Français de l’étranger. Un poste à plein temps inédit, créé par Nicolas Sarkozy lors du dernier remaniement. Il résume ainsi sa tâche : "Expliquer qu’il y a des élections législatives l’an prochain, écouter les gens." En 2012, pour la première fois, les Français établis hors des frontières éliront onze députés, dans des circonscriptions couvrant un seul pays (la Suisse) ou des dizaines (l’Asie). En contrepartie, d’autres circonscriptions en métropole ont été supprimées, parmi les moins peuplées.
Son collègue Pierre Lellouche (Commerce extérieur) y voit "un étendard publicitaire pour nos couleurs". Mais "non", assure Douillet, il n’est pas en campagne pour l’UMP et sa mission n’est pas de circonstance. "C’est faux, et ce n’est pas très gentil de dire cela compte tenu des problèmes des Français à l’étranger. Il y a 2,5 millions de personnes qui vivent à l’extérieur du pays, on doit les aider." Il revendique "une culture de la géopolitique vécue en direct" : "À partir de 15 ans, j’ai voyagé dans le monde entier. Vu l’URSS au début, la Russie à la fin de ma carrière. Cela aide à comprendre." La gauche raille. Le député PS Jean-Jacques Urvoas, qui a suivi le redécoupage électoral, estime que l’UMP "a inventé le service avant-vente. Douillet, c’est un chalut qui envoie les filets pour ramasser les voix", tacle-t-il.

"Je ne suis pas en politique pour être aux Sports"

La campagne ressemble toutefois à une promenade de santé pour l’UMP. Le parti présidentiel serait en mesure de l’emporter facilement dans au moins neuf circonscriptions, au regard des scores de Nicolas Sarkozy en 2007. Seuls les scrutins d’Afrique du Nord et d’Europe centrale lui échapperaient. L’ancien ministre Alain Marleix, qui procéda au redécoupage, assure n’avoir rien conçu de tel. Il estime que le rapport de force est de cinq circonscriptions à gauche et six à droite.
L’UMP a déjà désigné ses candidats. Dont quelques têtes d’affiche. Thierry Mariani sera en Asie, Éric Besson à Monaco et en Europe du Sud, Alain Marsaud en Afrique et Moyen-Orient… La zone Amérique du Nord reste à pourvoir. Elle était réservée à Christine Lagarde, devenue directrice générale du FMI. Et le casting serait à peaufiner. "Il y un candidat ou deux sur lequel nous reviendrons début 2012", prévient un responsable de la majorité.
Douillet se dit ravi. On le donnait pourtant aux Sports, à la place de Chantal Jouanno. Mais celle-ci est restée à la demande du Premier ministre. Lui y voit une chance de modifier le cours de son destin. "Je ne suis pas entré en politique pour être ministre des Sports. C’est un raccourci réducteur pour ma pomme. Pourquoi un artiste ou un sportif devraient-ils être cantonnés à leur domaine d’origine?" Sa mission sera remplie, explique-t-il, si les élections se passent bien. Leur organisation est d’une rare complexité, compte tenu des distances. Douillet veut croire que son ministère perdurera : "Il faudra un successeur à ce poste."

mercredi 3 août 2011

Absentéisme : 120 députés épinglés, Balkany en tête

Depuis 2009, l'absentéisme des députés est sanctionné financièrement. Mais si la présidence de l'Assemblée nationale refuse de donner la liste des élus concernés, le collectif "Regards citoyens" s'est penché sur la question pour la deuxième année consécutive. Et les résultats, réalisés à partir des informations du Journal officiel et des sites des institutions parlementaires, ont été rendus publics mardi. Pour la session 2010-2011, qui s'est terminée le 13 juillet dernier, la somme des sanctions applicables s'élèverait à plus de 167.000 euros selon le collectif. En effet, 102 députés, sur un total de 577, pourraient faire l'objet de sanctions allant de 355 à 5.325 euros.
Selon le nouveau règlement de l'Assemblée, adopté dans la foulée de la révision constitutionnelle de 2008, les députés absents plus de deux fois par mois en commission, le mercredi matin, se voient infliger une retenue financière de 355 euros, soit 25% de l'indemnité de fonction d'un député qui est de 1.420 euros. Plusieurs motifs d'empêchement sont toutefois acceptés par la présidence du Palais Bourbon : être membre du bureau de l'Assemblée, président de groupes, élu dans une circonscription située hors d'Europe ou encore une mission temporaire confiée par le gouvernement... L'état de santé est également pris en compte.

Balkany, Delebarre et Montebourg

Cette année, d'après le collectif, c'est le député UMP des Hauts-de-Seine, Patrick Balkany, qui remporterait la palme de l'absentéisme. Ce dernier n'aurait été présent à aucune des 33 réunions de commissions auxquelles il devait assister entre octobre 2010 et juin 2011 et encourrait ainsi 5.325 euros de sanctions. Contacté par l'AFP, le maire de Levallois-Perret a rejeté ces accusations, affirmant avoir été excusé à de nombreuses reprises pour "raisons médicales", ce que "tout le monde sait" à l'Assemblée. "Ce qui est extraordinaire, c'est que des gens puissent faire de tels communiqués, alors que j'ai été opéré, soigné, hospitalisé pour une tumeur de la colonne vertébrale. Il ne faut pas venir me faire chier avec ça", a lancé, énervé, Patrick Balkany au JDD.fr.
Derrière lui, sur la deuxième et troisième marche du podium, on retrouve le député socialiste du Nord Michel Delebarre – absent 30 fois sur 33 – et le socialiste Arnaud Montebourg, qui n'a fait le déplacement à l'Assemblée pour aucune des 29 réunions le concernant. Le 14 juin dernier, Sandrine Mazetier tançait d'ailleurs sur Twitter l'élu de Saône-et-Loire, expliquant que c'était la "cinquième fois" qu'elle votait à sa place. "J'annonce à son altesse que c'est la dernière", poursuivait la députée parisienne. Toujours sur le site de micro-blogging, Arnaud Montebourg justifiait alors son absentéisme par sa candidature à la primaire socialiste. "Remerciements à Sandrine Mazetier qui vote à ma place pendant que je fais campagne en France pour la démondialisation", écrivait-il, en direct de Pau (Pyrénées-Atlantiques). Avant d'ajouter, quelques minutes plus tard : "Après 15 ans passés au parlement, j'ai acquis la conviction que les députés avaient perdu leur pouvoir d'agir. Vivement la VIe République."
"Tous les mois, une trentaine de mesures financières sont prises contre des députés", indiquait début juillet Bernard Accoyer au Nouvel Observateur. "Il y a les intermittents, mais aussi des abonnés absents", ajoutait le président de l'Assemblée nationale, sans souhaiter donner de noms.

Une présence en hausse

"Le résultat (du nouveau règlement, ndlr) s'annonce positif puisque la présence des députés en commission a augmenté de manière générale, non seulement fortement le mercredi matin, mais également les autres jours de la semaine", affirme également le rapport du collectif, qui assure que le nombre moyens d'élus présents le mercredi a doublé entre 2007 et 2011 passant d'environ 23 à 49 participants. Idem pour le nombre de réunions suivies par les députés : ils assistent en moyenne à 40 séances de commissions contre 17 en début de législature.
Et le collectif pointe également les bienfaits de son étude, assurant que les députés épinglés l'année dernière sont plus assidus cette année. "Seuls 35% des députés sanctionnables l'année dernière le sont à nouveau cette année", explique-t-il, en prenant l'exemple de François-Xavier Villain. Le député (Debout la République) le moins actif de l'Assemblée nationale lors de l'exercice précédent, "n'écope plus que d'une seule sanction financière contre six" auparavant. Rendez-vous est pris pour l'année prochaine.

mardi 2 août 2011

Primaire PS : Hollande s'échappe

François Hollande repasse devant Martine Aubry. Selon la dernière vague du sondage Ifop qui sera publié mardi par France Soir, le député de Corrèze recueille la préférence de 42% des sympathisants de gauche, devant Martine Aubry, à 34%. Hollande obtient ainsi le même score que dans un sondage OpinionWay pour le Figaro et LCI datant du 15 juillet. Le précédent baromètre Ifop, il y a un mois, plaçait celle qui venait de se déclarer candidate à la primaire en tête avec 40%, contre 38% pour François Hollande.
Pour l'heure, Ségolène Royal est troisième, avec 13% des intentions de vote, suivie de Manuel Valls et Arnaud Montebourg, à 4% chacun. Le candidat non socialiste Jean-Michel Baylet (PRG) obtient 1% de réponses en sa faveur. Parmi les seuls sympathisants du PS, 48% se prononcent pour Hollande, 36% pour Aubry, 9% pour Royal, 2% pour Valls, 2% pour Montebourg et 1% pour Baylet.

Par ailleurs, à la question "en pensant au second tour de la primaire organisée par le Parti Socialiste, quelle personnalité, parmi les deux suivantes, souhaiteriez-vous voir désignée comme candidat à l'élection présidentielle de 2012 ?", François Hollande arrive également en tête - à 55% -, contre 45% pour la maire de Lille, parmi les sympathisants de gauche. Parmi les seuls sympathisants socialistes, le député de Corrèze est aussi en tête à 58%, contre 42% pour Mme Aubry.

*Ce sondage a été réalisé par téléphone du 21 au 29 juillet auprès d'un échantillon représentatif de 1.093 sympathisants de gauche, extrait d'un échantillon de 1.956 personnes, selon la méthode des quotas, par téléphone. Au sein de l'échantillon des sympathisants de gauche ont été extraits 565 sympathisants socialistes

lundi 1 août 2011

Norvège : sommée de condamner les propos de son père, Marine Le Pen rétorque

Les propos de Jean-Marie Le Pen font des vagues, et c'est vers sa fille, présidente du FN, que les regards se tournent. Le porte-parole du Parti socialiste, Benoît Hamon, a jugé dimanche sur Europe 1 qu'après les propos de Jean-Marie Le Pen, insistant sur la "naïveté" du gouvernement norvégien pour expliquer la tuerie d'Oslo, des propos qu'il a maintenus samedi (lire notre article > Tuerie en Norvège: Jean-Marie Le Pen dément toute provocation), c'est maintenant "à Marine Le Pen de prendre ses responsabilités". Elle doit "dire clairement que ce discours est un discours totalement irresponsable, que ces déclarations sont inadmissibles", a estimé Benoît Hamon
Même son de cloche et même demande de la part de Pierre Moscovici, coordinateur de la campagne de François Hollande pour la primaire PS, qui a aussi demandé dimanche matin à Marine Le Pen de sortir de son silence, faute de quoi elle laisserait penser que son parti "cautionne" les propos de son président d'honneur.
 
"L'opération de dédiabolisation : une manipulation"
Egalement candidate à la primaire PS, Martine Aubry a aussi condamné dimanche les propos "injustifiables" de Jean-Marie Le Pen et comparé la volonté du FN de se donner une image différente à une "opération de manipulation". "Ce multirécidiviste du détail et de la haine révèle, s'il en était besoin, la gigantesque opération de manipulation baptisée ‘dédiabolisation' à laquelle se livre le FN depuis plusieurs mois", a-t-elle poursuivi, tout relevant que dimanche matin "aucune voix au sein de l'UMP" n'avait encore "jugé utile de dénoncer de tels propos".


La réaction de l'UMP est finalement arrivée en fin d'après-midi : Valérie Rosso-Debord, déléguée générale adjointe de l'UMP, a dénoncé "des propos particulièrement irresponsables" de Jean-Marie Le Pen et appelé sa fille à prendre position sur ces déclarations et "sortir d'un faux double langage". Autre réaction à droite : le député Yves Jégo (Parti radical) a estimé sur Europe 1que le Front national avait montré son "vrai visage" avec les propos de Jean-Marie Le Pen et que Marine Le Pen les cautionnerait si elle ne les condamnait pas.

Marine Le Pen dénonce une "récupération politicienne"
Le
PCF, lui, a jugé que Jean-Marie Le Pen a "perdu tellement pied que même un massacre humain ne l'émeut pas". "Le Front national est un parti d'extrême droite raciste et xénophobe aux propos criminels et terroristes et les dires de l'ex-président du FN en sont la preuve (...) malgré les tentatives de relookage de l'héritière du trône du FN", ajoute le Parti dans un communiqué, en allusion là aussi à l'oeuvre de Marine Le Pen, qui a pris la présidence du parti en janvier.

En début de soirée, la présidente du Front national a finalement réagi par voie de communiqué... mais pas pour condamner les propos de son père. Elle y dénonce une "récupération politicienne" de la gauche, expliquant avoir déjà "exprimé de manière très claire la position du FN" sur ce drame. Le 23 juillet, dans un bref communiqué, le FN avait condamné le carnage norvégien, dénonçant des "actes barbares et lâches". Ne faisant même allusion aux propos de son père, Marine Le Pen jugent que ces réactions "font fi des drames humains pour tomber dans la récupération politicienne". "Ça n'est pas très étonnant venant de partis qui n'ont aucune solution à proposer aux vraies préoccupations des Français", fait-elle valoir.